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L’Irminsul (en allemand Irminsäule, en vieux saxon Irminsûl, littéralement « grande » ou « puissante colonne ») désignait un type de totem ou de pilier sacré, consacré à une divinité saxonne de la guerre, nommée Irmin. Dans l’historiographie et l’étude comparée des religions, ce symbole a parfois été rapproché du dieu scandinave Týr, en raison de sa proximité formelle avec la rune Tiwaz.
L’Irminsul est mentionné dans les sources médiévales, notamment dans le contexte des guerres menées par Charlemagne contre les Saxons païens. En 772, après la prise de l’Eresburg, Charlemagne et son armée détruisirent une Irminsul, considérée comme l’un des sanctuaires les plus importants du paganisme saxon. Ce symbole mystique fut réinvesti dans le cadre de l’idéologie völkisch et de l’appropriation des héritages païens germaniques. Sous le Troisième Reich, l’Ahnenerbe, institution qui s’intéressaient aux symboles issus des cultures dites « proto-germaniques » afin de leur conférer une valeur de légitimation historique et racialiste, fait de l’Irminsul l’un de ses logos.
Après la Seconde Guerre mondiale, ce symbole a été repris par divers mouvements nationalistes et néonazis qui revendiquent une filiation avec le paganisme germanique. Il occupe aujourd’hui une place importante dans l’iconographie de groupes suprémacistes blancs et néonazis, notamment Blood & Honour, organisation fondée au Royaume-Uni en 1987, qui tire son nom de la devise des Jeunesses hitlériennes (Blut und Ehre — « Sang et Honneur »).
L’Irminsul est fréquemment représenté aux côtés d’autres symboles néonazis tels que la croix celtique, la rune Wolfsangel ou encore le Soleil noir (Schwarze Sonne), emblèmes régulièrement mobilisés dans les mouvances qui explorent l’occultisme nazi. On le retrouve sur des drapeaux, des tatouages, des insignes et divers objets de propagande portés par des militants néonazis, des suprémacistes blancs, mais aussi des combattant-es de Mixte Martial Arts (MMA). Par ailleurs, il est également utilisé dans certains cercles néopaïens, notamment dans les courants du wotanisme et de l’odinisme, qui articulent pratiques païennes et idéologie raciste.
En avril 2024, lors du colloque annuel de l’Institut Iliade, plusieurs bannières ont été déployées à l’entrée de l’amphithéâtre, parmi lesquelles figurait un Irminsul, témoignant de la diffusion de ce symbole dans les milieux identitaires.