Retour à la catégorie Phrases Grand remplacement et remigration

Illustration de Grand remplacement et remigration

Usage : Extrême droite

Idéologies :
  • Antisémitisme
  • Nationalisme
  • Racisme/Xénophobie
  • Ethno-différentialisme
  • Islamophobie

Le grand remplacement est une théorie complotiste d’extrême droite popularisée en 2010 par l’écrivain français Renaud Camus, fondée sur des impressions xénophobes et racistes plutôt que sur des données démographiques factuelles. Ses origines remontent à l’après-1945, avec des figures fascistes et néonazies comme René Binet, Maurice Bardèche, Gaston-Armand Amaudruz et Francis Parker Yockey, qui prétendaient que les Juifs orchestrent la destruction de l’Europe blanche, utilisant l’immigration non blanche comme « génocide » et présentant l’Holocauste comme un mythe culpabilisateur.

Selon Nicolas Lebourg, le succès du terme repose sur le croisement du « néo-populisme et du nationalisme blanc », qui ne se soucie pas de suprématie mais de ségrégation raciale. La théorie rappelle la panique raciste du « péril jaune » dénoncé par Guillaume II en 1895 et les thèses d’Hitler sur la prétendue volonté juive de métisser la « race blanche ». Aujourd’hui, ce complot antisémite affirme qu’un processus de substitution de la population française et européenne par des populations non-européennes, notamment d’Afrique subsaharienne et du Maghreb, serait en cours.

La « Remigration », néologisme issu de l’anglais, désigne la déportation, des non-blancs dans leur pays d’origine et se présente comme la solution au « grand remplacement ». Popularisé dès les années 2010 par la mouvance identitaire (ex. Laurent Ozon et le « Mouvement pour la remigration » en 2013), il est repris par certains partis politiques français comme Debout la France, Parti de France et des figures de Les Républicains, ainsi que par des groupuscules radicaux comme Civitas, Languedoc Nationaliste, Luminis Paris ou Lyon Populaire.

Depuis 2021, la notion de « grand remplacement » et de « remigration » est médiatisée par Éric Zemmour dans le cadre de sa campagne présidentielle et relayée sur les réseaux sociaux et messageries comme Telegram, où l’émoji « ✈️ » illustre la remigration. Des termes connexes comme « invasion migratoire », « stop invasion » ou « submersion migratoire », utilisés par des personnalités comme François Bayrou, alimentent la propagande raciste, xénophobe et suprémaciste blanche d’extrême droite.