
Usage : Extrême droite
- Nationalisme
- Intégrisme
- Islamophobie
- Antisémitisme
- Néonazisme
BDTR, qui signifie “Better Dead Than Red” (en français : « Plutôt mort que rouge »), est un slogan dont les racines remontent à l’Allemagne nazie. Initialement forgé dans le cadre de la propagande nazie, il a ensuite été réutilisé dans un contexte anticommuniste durant la Guerre froide, avant d’être adopté à nouveau par les milieux néonazis contemporains.
La formule apparaît pour la première fois sous sa version allemande “Lieber tot als rot” (en anglais Better Dead Than Red), utilisée par Joseph Goebbels, l’un des principaux dirigeants du régime nazi. Ce dernier a, de manière tragiquement symbolique, « mis en pratique » le slogan en se donnant la mort au printemps 1945, face à la défaite imminente contre l’Armée rouge.
Le nazisme hitlérien, fondé sur un nationalisme racial et la croyance en la suprématie aryenne, s’opposait radicalement au communisme, idéologie prônant l’abolition des classes sociales et la propriété collective. Dans la propagande nazie, le communisme était assimilé au « judéo-bolchevisme », ce qui mêlait antisémitisme et anticommunisme, renforçant encore l’hostilité du régime envers les communistes, considérés comme des ennemis politiques, raciaux et idéologiques.
Propulsé ensuite aux États-Unis pendant la Guerre froide, Better Dead Than Red refait surface dans les années 1950, au cœur des discours anticommunistes et dans la culture politique américaine. Le slogan condensait la peur de l’expansion soviétique et incarnait une préférence pour la mort plutôt que de vivre sous un régime communiste, dans un contexte marqué par la menace nucléaire perçue comme imminente.
Actuellement, BDTR est repris par divers groupes néonazis et néofascistes à l’échelle internationale. Dans le contexte actuel, il est devenu un cri de ralliement symbolisant un rejet radical des idées progressistes, du multiculturalisme, mais aussi des mouvements de gauche. Le slogan circule notamment dans des contextes anti-immigration et nationalistes.
En France, le 6 février 2023, après une journée d’hommage au cimetière de Charonne à Robert Brasillach, écrivain collaborationniste et antisémite fusillé en 1945, des militants néonazis ont mené une virée nocturne. Des croix celtiques, des inscriptions BDTR (Better Dead Than Red) et l’année 1991 (référence à la création du GUD nouvelle génération) ont alors été découvertes sur les murs du local du PCF à Suresnes. Toujours en 2023, lors d’une visite en France de membres du groupe américain Patriot Front, des autocollants « Better Dead Than Red » ont été repérés dans les rues de Paris. Plus récemment, le collectif néonazi de graffeurs La Cagoule a réalisé un graffiti comportant une variation de ce slogan : “Good night Red scum” (« Bonne nuit vermine rouge »), reprenant la rhétorique anticommuniste.