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Illustration de Les Camelots du Roi

Usage : Extrême droite

Idéologies :
  • Nationalisme
  • Antisémitisme
  • Intégrisme
  • Racisme/Xénophobie
  • Homophobie
  • Islamophobie
  • Transphobie

Les Camelots du Roi, formés en 1908, étaient un groupe de militants d’extrême-droite affiliés à l’Action Française, mouvement royaliste dirigé par Charles Maurras. Originellement composé d’étudiants, ce groupe avait pour vocation de vendre le journal “L’Action Française” et de promouvoir les idéaux monarchistes à travers des actions publiques provocatrices et violentes. Leur positionnement politique était clairement royaliste, nationaliste, et marqué par une opposition virulente à la République française en place.

Les Camelots du Roi servaient essentiellement de force de vente pour le journal, mais aussi d’avant-garde dans les luttes politiques, organisant des manifestations, des interpellations et des affrontements avec les opposants politiques. Leur méthode incluait souvent des tactiques de choc, utilisant la farce et la violence pour attirer l’attention sur leurs causes.

Les Camelots du Roi ont été dissous en tant qu’organisation par la loi de dissolution des groupes de combat et milices privées, qui visait à abolir les groupes entraînés et formés à la violence, suite à l’agression de Léon Blum par des camelots, mais aussi en lien avec le contexte de l’instabilité politique et des émeutes du 6 février 1934, qui ont vu des affrontements sanglants dans les rues de Paris.

Pourtant l’Action francaise continue d’entretenir une culture de la violence organisée : lors de leur camp d’été annuel, le camp Maxime Real del Sarte, du nom du fondateur des Camelots. Bien que le mouvement officiel des Camelots du Roi n’existe plus en tant que structure formelle, son esprit persiste au sein de l’Action Française contemporaine, notamment à travers la notion de service d’ordre (SO). Le SO agit comme une sorte de sécurité privée lors d’événements, continuant ainsi l’héritage des Camelots par des actions organisées et symbolisant la violence à laquelle ils n’hésitent pas à avoir recours par le port de casques lors de collages. Cette fonction est parfois même monétisée, illustrant la flexibilité et l’adaptabilité de l’organisation.

Selon Emmanuel Casajus : les insignes, telles que les plaques et les écussons, continuent de distinguer les militants selon leur engagement et leurs actions, reflétant un système de distinction interne qui remonte aux pratiques des Camelots. De nos jours, les membres portent leur emblème sous forme de patchs ou de pin’s, reflétant leur engagement et leur hiérarchie interne. Les patchs servent de simples accessoires de style, tandis que les pin’s, appelés plaques, revêtent une signification beaucoup plus profonde. Ces derniers sont des distinctions honorifiques attribuées aux militants pour leurs actions remarquables, différenciées par les couleurs blanche, bleue, et celle dite “de camelot”. La remise de ces plaques, ainsi que des foulards lors de certaines occasions, vise à renforcer la cohésion et à reconnaître les contributions significatives au sein du mouvement.

Ainsi, bien que dissous en tant qu’organisation, les Camelots existent toujours sous forme de micro-groupuscules et influencent d’une certaine manière les pratiques militantes et la culture organisationnelle de l’Action Française. De plus, c’est probablement leur propension à la violence qui les pousse à intégrer des groupes néonazis tels que les Active clubs.