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La « Thin Blue Line » (TBL) est à la fois une expression et un symbole. Elle a émergé aux États-Unis dans un contexte de tensions sociales importantes : les homicides d’Eric Garner et de Michael Brown Jr. ont déclenché le mouvement Black Lives Matter, dénonçant les violences policières. Par la suite, après les homicides des agents de police Rafael Ramos et Wenjian Liu à Brooklyn, est né le contre-mouvement raciste et suprémaciste blanc Blue Lives Matter, dont la Thin Blue Line fait partie. Depuis 2015, des militants d’extrême droite aux États-Unis ont utilisé l’emblème de la TBL comme outil de mobilisation lors de contre-manifestations au mouvement Black Lives Matter, pour affirmer leur soutien aux forces de l’ordre et promouvoir l’idée d’une police forte et militarisée.
En 2020, des militants affiliés à des groupes tels que Patriot Prayer, la milice Oath Keepers et les Proud Boys, considérés comme des organisations terroristes, ont commencé à utiliser le drapeau TBL comme symbole. Lors d’une manifestation d’extrême droite à Portland, les participants arboraient le bouclier de Captain America, le drapeau TBL et des slogans liés au mouvement QAnon, illustrant l’intersection de plusieurs idéologies extrémistes et la convergence entre soutien aux forces de police et suprémacisme blanc, donnant naissance au mouvement White Lives Matter.
De nombreuses ONG considèrent la Thin Blue Line comme un symbole d’opposition aux mouvements de justice raciale. Le Réseau canadien anti-haine indique que les symboles TBL et Back The Blue sont souvent visibles sur les pages des médias sociaux utilisées par des groupes haineux. Aux États-Unis, des suprémacistes blancs ont été photographiés portant des drapeaux TBL aux côtés du drapeau confédéré et de drapeaux nazis lors de la manifestation « Unite the Right » à Charlottesville, qui a abouti à une attaque à la voiture-bélier menée par un fasciste.
Depuis, le mouvement TBL s’est approprié de nombreux symboles violents et racistes et diffuse des contenus alignés sur les narratifs d’extrême droite et la rhétorique nationaliste, en opposition aux mouvements progressistes.
En 2023, le journal Libération rapporte que la Thin Blue Line, symbole de ralliement vers l’extrême droite américaine, est désormais utilisée par certaines forces de police françaises. Le général Alain Pidoux, à la tête de l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), a appelé la hiérarchie à surveiller son utilisation. Sur les réseaux sociaux, le site Thin Blue Line France revendique 26 000 abonnés et commercialise des écussons associés à l’extrême droite : ACAB, tête-de-mort Punisher, casque spartiate, fleur de lys ou encore John Wick Parabellum décoré de la mention « Pour lui ce n’est pas une vengeance, c’est la justice ».
Le mouvement TBL est considéré comme accélérationniste, promouvant la militarisation des forces de l’ordre et l’escalade de la violence. En 2023, à la suite des émeutes dans les quartiers populaires après la mort de Nahel, TBL France a proposé un patch nommé « Résilience », représentant un agent du RAID braquant un jeune au sol. Bien que le patch n’ait jamais été commercialisé à cause de l’indignation publique, son existence témoigne de la diffusion de contenus violents et racistes.
Malgré l’interdiction de porter ce symbole sur les uniformes de police, plusieurs compagnies et policiers en font la publicité sur les réseaux sociaux, révélant un dysfonctionnement au sein de la hiérarchie. En 2024, sur X, le député d’extrême droite Julien Odoul a partagé une image prise à Nice où un militant arbore un patch TBL ainsi que le drapeau raciste des États confédérés.
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