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La croix celtique, ou croix nimbée, est une croix qui rassemble la roue solaire et la croix chrétienne. Son origine remonte à la mission grégorienne, entreprise missionnaire envoyée par le pape Grégoire le Grand en Grande-Bretagne à la fin du VIᵉ siècle, visant à convertir les Anglo-Saxons au christianisme. Les chrétiens ont alors transformé la roue solaire — un symbole préhistorique utilisé depuis l’âge du bronze en Grande-Bretagne et dans les pays nordiques — en y superposant la croix chrétienne, ajoutant ainsi des bras visibles à l’extérieur du cercle.
Avec le mouvement Völkisch en Allemagne durant la République de Weimar, une obsession pour la culture des peuples nordiques s’est développée. Ce courant s’est structuré autour de plusieurs organisations, dont la Société Thulé, qui a influencé la pensée nazie. Celle-ci aurait utilisé la roue solaire, ainsi que la svastika arrondie, symbole repris plus tard par Hitler. Le parti nazi (NSDAP) s’est inspiré de l’âge d’or viking et de l’histoire norvégienne pour élaborer ses signes et insignes militaires, souvent fondés sur d’anciennes runes et symboles totémiques, qu’il associait à l’idée de « race aryenne ». La croix celtique a notamment été utilisée par le parti collaborationniste Nasjonal Samling (« Rassemblement national » en norvégien), fondé en 1933 et actif jusqu’en 1945.
Aujourd’hui, ce symbole est utilisé par l’extrême droite, notamment en référence au suprémacisme blanc, à la « race européenne » et au néonazisme.
En France, une première utilisation repérable est attribuée au Père Paul Doncoeur, qui en fit son symbole personnel. Ancien aumônier de l’armée pendant la Première Guerre mondiale et proche des milieux catholiques réactionnaires, il s’engagea en politique en 1924 contre l’arrivée au pouvoir du Cartel des Gauches. Une version stylisée de la croix celtique fut reprise par le Parti populaire français en 1936, puis utilisée sous le régime de Vichy, notamment par les mouvements de jeunesse.
Son usage après 1945 remonte à 1949, lorsque le mouvement Jeune Nation l’adopta pour la première fois. Elle acquit une place centrale dans l’iconographie nationaliste française à partir de 1964, avec le mouvement Occident, fondé par Pierre Sidos. La croix celtique devint alors un emblème fort du nationalisme radical français.
Elle a ensuite été adoptée par d’autres groupes comme le GUD, Ordre Nouveau, ou L’Œuvre française, qui ont pris le relais après la dissolution d’Occident le 1ᵉʳ novembre 1968. Ces groupes ont utilisé ce symbole à la fois comme marqueur identitaire et comme référence à des éléments païens. On la retrouve aussi dans la sphère de la Nouvelle Droite, au sein de courants prônant un nationalisme culturel ou ethnodifférentialiste.
La croix celtique est aujourd’hui un symbole partagé par une grande partie de l’extrême droite française, mais également par les néonazis, car elle incarne à la fois la “suprématie blanche” et la notion de “race aryenne”. Des groupuscules comme le GUD, les Jeunesses Nationalistes, ainsi que des hooligans, skinheads, ou militants néonazis, s’en réclament. Ce symbole les relie à une tradition contre-révolutionnaire marquée par l’ultra-royalisme, l’intégrisme catholique, le nationalisme et l’antisémitisme.
Certains militaires français ont été photographiés arborant ce symbole — sous forme de tatouage ou sur des drapeaux — et les images ont été relayées sur les réseaux sociaux. Le mouvement Les Caryatides, branche féminine du parti Les Nationalistes, utilise également la croix celtique comme symbole. Composé de militantes islamophobes et suprémacistes blanches, ce groupe revendique une identité enracinée dans l’extrême droite pétainiste. Enfin, la croix celtique est régulièrement utilisée sous forme de tags ou de graffitis pour vandaliser et intimider des locaux de partis de gauche, ou des associations défendant les minorités racisées ou les personnes LGBT+.
Depuis quelques années, le Comité 9 Mai (C9M) organise des marches néonazies en hommage à Sébastien D., au cours desquelles des dizaines de drapeaux frappés de croix celtiques sont visibles dans l’espace public parisien.
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