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Cet insigne a été transformé et (re)adopté dans les années 1930 par l’organisation paramilitaire nazie Schutzstaffel (SS), très probablement sous l’influence de Julius Schreck, ancien membre des Freikorps. Il est d’abord utilisé par les SS-Totenkopfverbände, puis par la Waffen-SS. La Totenkopf devient alors l’un des symboles distinctifs de ces organisations, notamment des unités chargées de la gestion des camps de concentration.
Le crâne ou tête-de-mort a été utilisé dans divers contextes depuis l’Antiquité grecque, notamment dans la littérature, où il était associé à la sagesse, ainsi que dans les domaines médicaux et funéraires. L’un des premiers récits attestés du motif « crâne et os croisés » remonte à la guerre de Trente Ans, lorsque des soldats bavarois surnommés les “Invincibles” portaient des uniformes noirs ornés de têtes-de-mort blanches sur leurs casques.
La tête-de-mort est ainsi présente dans l’iconographie militaire allemande dès le XVIIe siècle, jusqu’à son usage par les nazis, qui en ont fait un « symbole de terreur » historiquement lié à la Seconde Guerre mondiale. Si les armées allemandes ont utilisé des Totenkopfs dès l’époque moderne, l’insigne porté par les SS-Totenkopfverbände, unités spécifiquement chargées de la surveillance des camps, se distingue par son graphisme particulier et unique. Cet insigne est désormais indissociable de la Shoah, de l’Holocauste.
Après la Seconde Guerre mondiale, ce symbole a été réutilisé par plusieurs groupuscules d’extrême droite en France. À partir des années 1970, il est adopté par certains motards, skinheads, hooligans, ainsi que par des organisations satellites du Front national. Il continue aujourd’hui d’être employé par des nationalistes révolutionnaires et des néonazis.
Dans plusieurs photographies publiées par Mediapart, on observe des militaires exhibant des Totenkopfs et d’autres symboles nazis sur leurs réseaux sociaux. En mars 2020, un fonctionnaire de la Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) de la préfecture de police de Paris découvre dans un bureau une casquette nazie, modèle M34 (Bergmütze), historiquement portée par diverses unités germanophones. Contrairement aux modèles de la Wehrmacht, celle photographiée dans les locaux de la DRPJ est une réplique du modèle utilisé par la Waffen-SS, identifiable par la présence conjointe des deux insignes emblématiques des Schutzstaffel : l’aigle impérial du Troisième Reich (Parteiadler) et la tête-de-mort (Totenkopf).
La Totenkopf est largement utilisée par des groupes ainsi que par des adeptes des scènes musicales RAC (Rock Against Communism) et NSBM (National Socialist Black Metal).